Bagnères-de-Bigorre et les thermes : un destin partagé

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Les thermes font partie de l’ADN de la ville de Bagnères-de-Bigorre depuis sa formation dans l’Antiquité. La présence d’eaux chaudes bienfaisantes a empreint toute la ville depuis plus de 2000 ans et reste aujourd’hui l’un des principaux marqueurs de son identité. Le nom même de Bagnères (banhera) signifie en occitan gascon « bain » ! Bagnères-de-Bigorre était, est et restera une ville thermale. L’histoire des thermes nous en dit long sur celle de la ville.

Une ville bâtie autour de ses thermes

Quand les romains s’installent en Bigorre, ils découvrent les eaux chaudes qui coulent sur les flancs du mont Olivet. Très vite, ils les exploitent, et installent une ville. De cette époque sont arrivés jusqu’à nous un ex-voto romain, aujourd’hui mis à l’honneur dans l’escalier des Grands Thermes et des piscines de marbre découvertes en 1824 lors de la construction de ce même établissement thermal.  Contrairement à ce que l’on a pu penser à un moment, le nom Romain de Bagnères-de-Bigorre n’était pas Vicus Aquensis (ville des sources), mais Aquae Convenarum (la ville des Eaux de Convènes). Dans un cas comme dans l’autre, il est évident que la raison d’être de cette ville romaine était liée à la qualité de ses eaux. 

De la fin de l’Empire romain au XIIe siècle s’étend une période longue de presque mille ans, troublée par les invasions Wisigoth et Arabe, et de laquelle nous n’avons que très peu de traces. Il semble que les bains aient été délaissés…

Des dizaines de bains, qui accueillent la haute société

Mais au Moyen-Age, la ville fortifiée de Bagnères met à nouveau à profit ses sources thermales, et cette ville active compte une trentaine de bains privés et publics en activité pour 800 feux. Les sources thermales se trouvent à l’ouest de la ville, et les bains sont pour la plupart situés dans 3 quartiers de la ville : du côté des actuels Grands Thermes, vers l’avenue de Salut et dans le Vieux Bagnères.

Cette présence extrêmement forte des thermes dans la ville s’amplifie à la Renaissance. La passion que dévouent artistes et intellectuels à l’Antiquité va faire de Bagnères-de-Bigorre un lieu très à la mode, qui commence à accueillir les personnes les plus influentes et les plus célèbres. Jeanne d’Albret, mère d’Henri IV, y vient plusieurs fois (en 1553, 1567 et surtout 1571). On lui doit l’aménagement des Bains de Bagnerolles, qui deviendront, en son honneur, les « Bains de la Reine ». Le buste situé près des thermes, sculpté en 1920 par Firmin Michelet, nous rappelle également son passage dans la ville thermale. Son fils Henri IV séjourne également dans la station en 1581, accompagné de sa femme, la fameuse Reine Margot. Et, à la même époque, les attraits de Bagnères sont vantés par Montaigne en personne dans ses Essais ! 

Jusqu’à la construction des Grands Thermes Au XIXe

Le rôle économique de l’activité thermale se renforce au fil du temps. Au XVIIème siècle, c’est le Duc du Maine – fils de Louis XIV – qui vient « prendre les eaux », accompagné de sa gouvernante, Madame de Maintenon. Celle-ci épousa par la suite secrètement Louis XIV, exerça, dans l’ombre, une grande influence sur le roi. Surnommée la reine sans couronne, elle a donné son nom aux allées Maintenon. Mais les thermes ne voient pas seulement défiler l’aristocratie sur des chaises à porteurs (dont un exemplaire est visible au Musée Salies) : dès le XVIIème siècle, des habitants des environs, paysans ou marchands, viennent se faire soigner à Bagnères. Durant la première moitié du XIXème siècle, beaucoup d’artistes célèbres (Lamartine, Georges Sand, Mérimée…) contribuent encore au rayonnement de Bagnères-de-Bigorre et de ses thermes aux multiples vertus. Mais les dizaines de petits établissements thermaux se dégradent et ne répondent plus aux attentes de la clientèle fortunée. C’est pourquoi la construction des Grands Thermes est entreprise. A son ouverture en 1828, ces bains privés se convertissent en lieux d’hébergement pour les curistes. 

… et la démocratisation de la cure thermale au XXe

Avec l’arrivée progressive de la voiture et l’invention de la sécurité sociale après 1945, la cure thermale s’ouvre beaucoup plus largement, et se démocratise véritablement. Les équipements et les services s’adaptent aux nouvelles attentes, à l’émergence de l’individu et de la société des loisirs. Au XXIe s., les thermes de Bagnères se réinventent à nouveau, et l’histoire continue de s’écrire…

Infos

  • Plus d’information sur les cures thermales ici
  • Saison thermale : de mars à novembre
  • La station dispose d’un service d’animations  pour les curistes Anima’Therm

A savoir

  • Bagnères accueille plus de 9000 curistes par an
  • Bagnères est la première station thermale des Hautes Pyrénées
  • Pot de bienvenue au Casino tous les lundis à 18h
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